Pâques chez les rabat-joie

Quand on choisit de vivre "sugar free", on est assez vite perçu comme étant rabat-joie. Me concernant, je suis bien plus joyeuse maintenant que j'ai trouvé enfin une solution pour faire taire cette envie permanente et irrésistible de manger. Mais passons, j'assume. Alors c'est comment Pâques chez les rabat-joie ?

Pour commencer il est important de souligner qu'au départ, tout comme Noël, Pâques est une fête religieuse. Chocolat ou pas chocolat, Pâques ne peut être que joyeux dans mon foyer parce que nous célébrons la résurrection de Jésus. Je me souviens de mon père expliquant à des amis les yeux pleins de larmes que sans cette résurrection, sa foi n'aurait aucun sens. L'occasion de réaliser que je n'avais tout simplement pas la foi. Oh que je comprends, maintenant, après quelques années, de quelle joie et de quelle foi il parlait!

Mais alors chocolat ou pas chocolat? Je m'en serais évidemment bien passée mais c'était sans compter sur la demande du fils dans la famille rabat-joie. Du fils de 5 ans qui entend et voit du chocolat partout depuis 3 semaines... Alors mini chasse il y a eu. Après avoir tenté de trouver des oeufs noirs 70%, j'ai opté pour 7 petits oeufs pralinés. Trop jeunes pour réaliser que leur cueillette était proche du ridicule comparé à ce qui se fait d'habitude, fils et fille ont eu le droit de manger un petit oeuf.

Cruelle la mère? Je ne pense pas. Je pense que ce qui est cruel c'est tout ce tapage sur le chocolat à Pâques, toutes ces publicités alléchantes, ses sollicitations innombrables. Ce qui est cruel c'est d'oublier qu'un adulte sur deux en France est en surpoids, et qu'un sur six est obèse. Je pense aux enfants déjà obèses, pour qui ces périodes sont un supplice, parce qu'il leur faut résister. Parce que cela engendre énormément de frustration. Parce souvent ils craquent, culpabilisent et ont honte d'eux-même alors qu'ils sont en réalité les victimes d'une addiction physique que même la plus grande force de caractère ne pourrait vaincre.